Nous en avons tous pris conscience, le premier confinement a mis en évidence la nécessité pour les écoles et universités de révolutionner leurs méthodes d’enseignement. Si la transformation numérique était déjà une réalité, elle est devenue aujourd’hui une priorité.
Mais comment faciliter au mieux cette transformation ? Quelles sont les solutions pour demain ?
L’éducation vit une véritable révolution pédagogique. À l’ère du numérique, enseignants comme étudiants, n’ont plus besoin de se trouver au même endroit et au même moment pour travailler ensemble. Faut-il s’adapter aux nouvelles technologies ? Oui, et surtout à un public différent. Les nouvelles générations d’étudiants sont nées avec le digital, lequel fait partie de leur quotidien. Mais si les étudiants sont à l’aise avec les outils numériques du quotidien, il n’en est pas toujours de même avec les outils numériques pédagogiques. Par ailleurs, il est parfois difficile pour un enseignant de captiver un auditoire ayant une capacité de concentration réduite par une augmentation des possibilités de distractions.
Et si la solution était d’intégrer ces moyens de distractions dans les cours, pour les rendre plus attractifs et plus ludiques ?
Hybridation, le terme le plus utilisé pour décrire cette transition !
Si l’hybridation des cours a été quelque peu accélérée par la crise actuelle, tout le monde s’accorde à dire que l’enseignement supérieur a tout intérêt à mélanger présentiel et distanciel afin d’optimiser les temps d’échanges, d’un côté comme de l’autre. En créant de la connectivité et de l’interaction, on donne une nouvelle dimension à la pédagogie, et on intègre les besoins des étudiants, qui trouvent un plus grand intérêt à leurs cours si ceux-ci s’adaptent à leur mode de fonctionnement. Nous l’avons remarqué durant le confinement, les élèves sont plus impliqués durant leur cours s’il sont invités à participer et qu’ils deviennent ainsi acteurs de leur apprentissage. Comme le souligne David Cassagne, vice-président délégué au numérique à l’université de Montpellier, dans le récent Livre Blanc publié par Wooclap, « il faut revaloriser le présentiel tout en profitant de la flexibilité offerte par le numérique ».
« Il faut revaloriser le présentiel tout en profitant de la flexibilité offerte par le numérique », David Cassagne, Vice-Président délégué au numérique à l’université de Montpellier.
Souvent, nous avons tendance à penser que nous n’avons pas les outils nécessaires, alors qu’ils sont disponibles, le plus souvent performants et n’attendant qu’à être pris en main. Qu’il s’agisse de plateformes interactives permettant de faire des quiz ou d’impliquer les élèves en les invitant à partir eux-mêmes à la recherche d’informations pour construire leur connaissance de manière participative et collective, de nombreuses solutions EdTech ont fait leurs preuves auprès des enseignants comme des élèves. Certes, il ne s’agit pas de faire cours sur TikTok -même si vous seriez surpris d’y trouver nombre de contenus dédiés à l’apprentissage- mais de savoir mettre à profit les avantages des nouveaux outils en les intégrant aux méthodes déjà maîtrisées.
Mais si des solutions existent, quels sont les obstacles à leur mise en place généralisée ?
L’une des difficultés tient à l’accompagnement des enseignants. Hybrider son cours n’est pas transposer à l’identique son habituel cours présentiel dans un format distanciel. Cela nécessite notamment de penser son cours autrement, d’utiliser des outils facilitant l’interaction avec les étudiants et de construire des supports de cours différents. Et si généralement, les élèves apprécient les démarches exploratoires des enseignants qui montrent ainsi leur envie de s’adapter et d’innover, les enseignants préfèrent, de leur côté, éviter de se retrouver en difficulté du fait d’un outil mal maîtrisé.
Le but est de changer les mentalités et « de faire en sorte que [les enseignants] acquièrent de nouveaux réflexes, et ne se contentent pas de reproduire des pratiques classiques » souligne Guillaume Bourlet, vice-président numérique à l’UPEC, dans le Livre Blanc de Wooclap.
Parallèlement à cela, l’inégalité des étudiants face à la digitalisation pose également question. Si certains s’adaptent facilement et peuvent se procurer le matériel nécessaire, les conditions varient selon les situations personnelles. Capacité d’auto-concentration, financement des outils, motivation, la sensibilisation, l’échange et la mise en place d’aides solidaires sont des solutions à envisager pour aider les jeunes et les accompagner dans ce changement. L’enquête que nous avons réalisée pour l’association des Vice-Présidents numérique des universités VP-Num, montre en effet que près de 2% des étudiants sont en situation de fracture numérique et dépendent de l’aide fournie par leur université pour suivre les cours dans les meilleures conditions.
Enfin, les institutions elles-mêmes ont un rôle majeur à jouer. C’est à elles de mettre à disposition des moyens pour les enseignants et les étudiants en encourageant la formation à l’utilisation de ces nouvelles technologies. En « créant à la fois un contexte et une motivation : cela suppose de faire évoluer les outils d’évaluation des enseignants, de leur donner les moyens d’innover et de récompenser financièrement ceux qui développent du contenu numérique » explique Frank Bournois, directeur général de l’ESCP, dans le Livre Blanc de Wooclap.
Et à quoi ressembleront les campus de demain ?
Intégrer le distanciel et les nouvelles technologies ne signent pas la fin des campus. Ceux-ci sont aussi vécus comme une expérience sociale par les étudiants. Ils sont un lieu de vie, de rencontres et d’interactions autour d’activités sportives, associatives, festives, culturelles et pédagogiques. Et c’est précisément tout cela qui crée le sentiment d’appartenance à son université. Aujourd’hui, les interactions vont au-delà des espaces communs, et se poursuivent sur les réseaux sociaux. Serait-il alors intéressant de proposer des plateformes de mise en relation entre les étudiants, et ainsi de renforcer la dynamique de communauté ?
Si les campus innovent et mettent en place de nouvelles méthodes pédagogiques, la prochaine étape est le renforcement de l’accompagnement des enseignants et étudiants afin de faciliter l’accès au numérique.
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👉🏼 Pour en apprendre davantage, téléchargez le livre blanc Wooclap « Construire des campus apprenants »