L’intelligence artificielle fait souvent parler d’elle. Davantage encore depuis l’accélération de la transformation numérique que nous connaissons, où la big data est nouvelle reine d’une industrie encore un peu floue dans l’esprit collectif, celle de l’utilisation des données personnelles. Dans tous les domaines où l’intelligence artificielle est présente, surtout en Europe, elle se heurte à la question de l’éthique. Mais avant de rentrer plus en détail dans cette réflexion, qu’est-ce exactement que l’intelligence artificielle ? Où en sommes-nous dans cette avancée technologique et quels pourraient être les usages dans l’enseignement supérieur ?
L’IA, l’intelligence artificielle, l’AI pour les franglais, couvre un large spectre de technologies que l’on utilise au quotidien. Elle est définie par le Larousse comme un “ensemble des théories et des techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine”. Il s’agit d’algorithmes évolutifs ayant la capacité d’apprendre en interagissant avec des données externes. Cette technologie est souvent présentée comme recouvrant deux concepts que sont “l’intelligence forte”, désignant les IA capables de développer une intelligence, des émotions, et possiblement une conscience, et “l’intelligence faible”, qui avec un point de vue plus pragmatique, a comme objectif principal de créer des systèmes de plus en plus autonomes. C’est cette dernière que nous retrouvons le plus souvent dans nos environnements. Notons par ailleurs que la première reste pour l’instant du domaine de la théorie, et que la définition de la conscience pour une IA ne fait pas consensus dans la communauté scientifique.
L’intelligence artificielle se définit comme « la construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont, pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains car elles demandent des processus mentaux de haut niveau tels que : l’apprentissage perceptuel, l’organisation de la mémoire et le raisonnement critique » selon Marvin Lee Minsky, reconnu comme l’un des créateurs de l’intelligence artificielle.
De ces technologies ont découlé très rapidement des outils permettant d’analyser les habitudes et les comportements des gens pour ensuite y répondre de la manière la plus personnalisée et précise possible. Cette personnalisation de l’expérience des utilisateurs, dans tous domaines confondus, a créé de nombreux avantages. Par exemple, une réponse aux besoins plus poussés, avec des applications ou solutions capables de nous conseiller des playlists ou des films susceptibles de nous plaire.
Les intelligences artificielles sont présentes partout, souvent sans que l’on en ait conscience. Dans nos ordinateurs, téléphones, magasins, et même dans nos voitures ! Tout cela avec l’intention d’améliorer notre quotidien de manière personnalisée.
Et si les intelligences artificielles prenaient place sur les bancs des universités ?
L’un des avantages principaux de l’intelligence artificielle est la compréhension des besoins des étudiants en les identifiant plus rapidement. Grâce à la collecte et au traitement de données de comportement, il est possible d’identifier le comportement conscient et inconscient de l’individu, et ainsi de le comprendre non pas par les informations qu’il pourrait nous donner par oral ou par écrit, mais en captant ses actions, qui peuvent parfois être plus révélatrices. De ce fait, ces intelligences permettent aux universités d’identifier les centres d’intérêts et les caractéristiques des étudiants de manière ciblée. Ces données servent à proposer des services liés à leur apprentissage mais aussi à leur vie universitaire de manière optimisée et adaptée. Georgia State University a ainsi réussi à augmenter la présence des étudiants lors de la rentrée universitaire, en utilisant des textos intelligents, capables de dialoguer et de répondre aux questions des futurs étudiants !
De manière plus personnelle, l’IA permet d’améliorer l’expérience étudiante. Grâce à l’analyse de ses données, l’intelligence peut adapter la forme du contenu, les sujets et les outils dont l’apprenant dispose afin qu’il bénéficie d’un apprentissage adapté et personnalisé. Il peut ainsi évoluer selon ses intérêts, son rythme et ses envies. Cette personnalisation apporte du confort et de la flexibilité dans l’apprentissage. Imaginez-vous appliquer des technologies de personnalisation comme le font vos plateformes de streaming préférées à une bibliothèque numérique pédagogique, vous permettant d’accéder à la forme de contenus qui vous convient le mieux, sur des sujets en lien avec vos cours ou vos centres d’intérêt ? Dans un monde où l’on démocratise l’accès à l’information, il est facile de se perdre dans des flux sur-abondants ! Ces technologies pourraient simplifier cette recherche d’informations, en ciblant le meilleur pour chaque individu.
La présence d’IA au sein d’un campus crée aussi plus d’engagements et d’interactions entre les acteurs de l’écosystème universitaire. Par exemple, certaines applications mobiles permettent des mises en relation entre étudiants, mais aussi une plus grande proximité avec les enseignants, permettant à tous d’échanger de manière plus fluide ! Dans le même sens, ces intelligences artificielles peuvent améliorer le travail des enseignants et des agents administratifs. Celles-ci peuvent faciliter bien des processus par l’automatisation de certaines tâches parfois répétitives et chronophages comme la réponse aux questions administratives ou logistiques des étudiants, qui pourraient être pris en charge par une technologie chatbot, pouvant les orienter et répondre à leur besoin ! Cela permettrait ainsi aux équipes de consacrer plus de temps aux tâches qui nécessitent une véritable réflexion humaine !
L’exemple de Georgia Tech, aujourd’hui assez connu, est de ce point de vue très emblématique. Dans le cadre de son cours de master sur l’IA, le Professeur Ashok Goel a remplacé l’un de ses assistants pédagogiques par un assistant virtuel : Jill Watson (car basé sur la technologie Watson d’IBM!). Sur l’espace de messagerie, ce sont plus de 10 000 questions qui ont été posées en un semestre à Jill, sans qu’aucun étudiant ne s’aperçoive qu’elle n’était pas humaine !
Enfin, l’IA est aussi un moyen de rendre l’étudiant plus autonome et proactif dans ses projets et ses objectifs d’apprentissages, en lui donnant les moyens de réussir. C’est ce que réalisent certains chatbots comme HelloCharly, développé par une EdTech française, qui oriente les étudiants selon leurs besoins professionnels. Ces technologies avec lesquelles il est possible de dialoguer, et qui peuvent par la suite les orienter, créent un moyen facile, engageant et surtout en adéquation avec les habitudes des étudiants d’accéder à l’information.
Applicable à différentes étapes de leur recherche, l’intelligence artificielle permet de faire évoluer l’accès à la connaissance d’une toute nouvelle manière, avec l’apparition d’applications ou de solutions d’apprentissage gratuites et en ligne, qui encouragent les étudiants à développer des compétences qui leur seront utiles professionnellement. Ces technologies, quand elles sont dotées d’intelligence artificielle, ont la capacité de cibler les apprentissages et personnaliser le parcours des utilisateurs selon leurs interactions !
Par exemple, Babbel, application d’apprentissage linguistique a intégré une technologie de reconnaissance auditive, capable de déterminer de manière assez précise si l’utilisateur a prononcé le mot de la bonne manière. De nombreuses applications de ce genre se développent avec un parcours très adapté et personnalisé, et aussi gamifié, ce qui accroît grandement l’engagement !
Nos robots vous parlent de gamification dans cet article :
https://www.simoneetlesrobots.com/la-gamification-des-apprentissages-une-perspective-engageante/
Aujourd’hui où en sommes-nous ?
L’intelligence artificielle est aujourd’hui de plus en plus présente. Certaines universités ont déployé des solutions logicielles, chatbots ou applications mobiles intégrant de l’IA. Cependant, les avancées technologiques nous permettent d’aller encore plus loin et d’avancer dans la création d’environnements engageants et immersifs. En utilisant les codes de la gamification, cela permet de créer des scénarios d’apprentissages, évolutifs selon les besoins et les capacités d’apprentissage de chacun. Nous aimons bien les technologies immersives chez Simone et les Robots car elles rendent les étudiants acteurs de leur apprentissage, et ont un impact important sur leur rétention et leur satisfaction.
Si vous avez envie de (re)lire notre article sur le sujet, c’est par ici :
Il est aujourd’hui clair qu’il est nécessaire de se diriger vers une éducation plus autonome, plus engagée et plus connectée aux technologies présentes dans notre environnement, afin de préparer au mieux les futures générations à évoluer dans le monde de demain !
Et si l’on regarde en dehors de nos frontières, l’Inde est un des pays qui l’a bien compris et qui s’affiche comme l’un des pays les plus avancés en termes de technologies au service de l’éducation. Aujourd’hui l’Inde mise sur l’intelligence artificielle qui peut selon elle transformer le marché de l’EdTech.
En 2018, le gouvernement français lançait son programme d’investissement AIForHumanity en partenariat avec Inria, avec pour objectif de faire de la France une experte de l’IA, notamment suite au rapport de Cédric Villani, mathématicien et député.
Si l’intelligence artificielle fait souvent fantasmer, nous sommes bien loin d’une intelligence capable d’une réflexion personnelle, ou pouvant prendre des initiatives par bon sens. Elle sera capable d’agir et réagir dans un champ limité à celui qu’elle connaît durant son entraînement, ne lui permettant pas d’intégrer des notions essentielles comme la prise en compte d’un environnement qui demande une analyse multifactorielle.
« Ces machines sont dramatiquement simples (…) aujourd’hui, on fait des systèmes très standardisés, on joue aux apprentis-sorciers » déclarait Laurence Devillers, professeur en intelligence artificielle à Sorbonne université, au micro de La Matinale de RFI le 8 mars 2021.
Vous l’aurez compris, la domination des robots grâce à l’intelligence artificielle, ce n’est pas pour tout de suite, les Robots de Simone nous l’ont confirmé … #oupas 😉
https://www.financialexpress.com/brandwagon/how-the-adoption-of-ai-has-the-potential-to-transform-the-edtech-industry-in-india/2216168/