Quelles seront les tendances 2023 ?
Les Robots ont beau être infatigables, il est difficile de prévoir ce que nous réserve l’année qui commence. Mais les tendances servent aussi à guider nos réflexions, à engager de nouvelles conversations et même à orienter nos missions pour faire évoluer le monde instable dans lequel nous vivons tous. Alors, nous sommes allés à la recherche de ce qui fera, selon nous, les tendances de l’éducation, des EdTech et des établissements d’enseignement supérieur.
Qu’avons-nous découvert qui pourrait tout changer pour vous, les étudiants, les enseignants et l’éco-système qui a pour vocation à améliorer l’expérience apprenante ? La première réponse consiste à accepter l’idée de la plasticité des modèles que nous proposons. Rien ne sera plus figé, ni définitif. Toutes les innovations vont dans le sens d’une plus grande flexibilité globale et d’une meilleure prise en compte de la diversité des intelligences et des parcours.
Aussi, le mot hybride sera encore dans toutes les bouches et sur tous les écrans, non qu’il soit le symbole d’une alternance entre le monde physique et la virtualisation de nos échanges, mais bien davantage parce qu’il est désormais acquis que nous sommes toujours en mouvement et toujours accompagnés par une connexion permanente aux outils numériques.
1 – L’hybridation est là et pour longtemps
Il n’est plus question de nier l’évidence : nous avons le choix. Cette liberté, d’abord vécue comme une réponse obligatoire aux problèmes de santé publique, est un acquis majeur pour tous les acteurs du monde de l’éducation. Ajouter au fait que les citoyens réclament le droit d’accès à une formation tout au long de la vie, qui leur permettrait d’ajuster leurs compétences aux besoins du marché, on comprend qu’il devient essentiel d’être là où se trouvent les apprenants (mais aussi les enseignants). Traverser son département, sa région, ou même son pays pour donner ou suivre un cours, n’est ni facile ni même très responsable.
Accéder à des contenus pédagogiques comme on accède à des épisodes d’une série Netflix est d’un confort indéniable. Mais est-ce suffisant ?
L’évolution vers un monde hybride suppose également que les contenus pédagogiques mais aussi la manière d’enseigner évoluent en parallèle. Certes, les plateformes numériques sont omniprésentes mais sommes-nous prêts à les utiliser au maximum de leur capacité ? Partager des vidéos ou les slides d’un cours, est-il gage de succès dans l’apprentissage ?
Nous pensons que l’un des défis qui se pose à tous est celui de la formation à un modèle hybride de qualité et correctement utilisé. L’hybride est passé d’un statut d’urgence à celui d’un confort enviable. Il doit maintenant montrer qu’il peut être symbole d’une meilleure performance.
2 – La robotique au service de l’éducation
Rien ne ferait plus plaisir aux Robots de Simone que de participer activement à un meilleur apprentissage des étudiants de tout niveau ! Alors faut-il suivre Mary-Christine Cavecchi, Présidente du département du Val d’Oise lorsqu’elle affirme « La robotique éducative est le véritable moteur de la réussite et de la réussite scolaire » ?
Cela signifie-t-il que nous apprendrons mieux et plus vite avec l’aide de robots ? En tout cas, certaines applications de la robotique semblent apporter de nouvelles solutions et créer davantage de valeur dans les premiers niveaux du parcours d’apprentissage. Questionner, répéter des concepts, valider des compétences de base, sont des missions que l’on peut sans aucun doute confier à un robot intelligent, qui ne se fatigue pas. Jusqu’à quel point l’interaction avec la machine permettra-t-elle à l’apprenant de progresser et de la dépasser, est un enjeu à explorer au niveau du supérieur.
Mais le robot est sans doute un futur alter égo dans l’apprentissage. Car nous pourrions aussi apprendre à le construire, à le développer et comprendre en avançant dans sa mise en œuvre, comment nous apprenons, comment nous transmettons le savoir, y compris à des machines. Ainsi VittaScience offre la possibilité de construire des robots et de les programmer. Iront-ils sur mars avant nous ?
3 – La réalité virtuelle (VR) est l’une des solutions technologiques les plus efficaces
Indiscutablement les atouts de la réalité virtuelle sont reconnus par le monde de l’enseignement supérieur. Qu’il s’agisse, par exemple, de pratiquer un geste chirurgical sur un patient, ou d’intervenir sur un moteur d’avion, les vertus du virtuel ne sont désormais plus à démontrer. Mais, au-delà des cas d’usage, c’est la qualité de l’apprentissage, la capacité à mémoriser des connaissances qui semblent augmentés par le recours à ce mode virtuel.
Une étude menée par PwC aux Etats-Unis, a récemment montré des résultats très probants sur des nouveaux managers en formation. Soumis à trois types d’apprentissages différents, leurs résultats ont été jusqu’à quatre fois supérieurs lorsqu’ils ont eu recours à la réalité virtuelle (versus la classe en présentiel, ou le mode e-learning). La principale raison expliquant ce spectaculaire bond en avant dans la performance cognitive, réside dans une bien meilleure concentration lorsque l’apprenant est plongé dans un monde virtuel, comme si le fait d’être déconnecté du monde réel rendait plus intense et disponible son attention.
L’autre point clé de l’avancée de la réalité virtuelle est le passage du mode passif à un mode actif. Là encore, les études démontrent que l’apprenant actif mémorise davantage et mieux que celui qui, en quelques sorte, subit. Le passage dans un monde virtuel permet à l’apprenant de vivre des situations, d’interagir plus souvent et plus efficacement.
Dans l’année à venir, la technologie progressant vite, nous verrons se multiplier les usages d’une virtualité permettant de plonger dans des univers imaginaires pour y découvrir et y apprendre ce dont nous avons besoin dans la vraie vie.
4 – Le metaverse est-il une vraie fausse tendance ?
Alors que la réalité virtuelle s’impose dans l’enseignement supérieur et que la France semble être dans l’avant-garde des usages pédagogiques, la question du matevers continue de susciter des débats contradictoires. Faut-il imaginer des campus virtuels ? Allons-nous nous y retrouver ?
De prime abord, nous partageons l’avis de Anne-Charlotte Monneret, déléguée générale d’EdTech France, qui prévoit que : « dans le metavers, l’étudiant bénéficiera d’un parcours personnalisé pour l’aider à se projeter dans son futur métier en fonction de ce qu’il est et de ce qu’il a envie de faire ». Une citation reprise de notre article sur le sujet à lire ici : https://www.simoneetlesrobots.com/metavers-et-universites/
D’ailleurs, l’ESSEC a introduit des cours basés sur la RV l’année dernière, l’INSEAD utilise la RV dans ses programmes de formation pour cadres et ses programmes diplômants, et NEOMA a créé un campus entièrement virtuel qui permet aux enseignants et aux étudiants d’interagir entre eux et avec l’école comme s’ils étaient sur un campus physique. Les universités françaises ne sont pas en retard sur ce sujet, au contraire. Mais peut-on en conclure pour autant que le metavers va s’imposer, ainsi que le suggère un article paru dans HBR ? Pas nécessairement, tant le mode présentiel est encore plébiscité par les étudiants sur les campus, et notre volonté collective de faire sens commun réaffirmée en ces temps numériques.
Rien aujourd’hui ne garantit que le monde virtuel proposé et promu par Meta sera adopté par les établissements de l’enseignement supérieur, ni surtout que nous accepterons d’être représentés par des avatars. Il y a pourtant un fort engouement pour la possibilité d’une certaine ubiquité. Être à la fois dans un monde physique contraint et dans un univers virtuel pratiquement sans limites, peut accélérer la circulation de la connaissance, à l’image de l’open science ou de l’open data.
5 – Le Big Data pour une meilleure personnalisation des parcours apprenants
La donnée personnelle et son usage non commercial sera encore un enjeu fort en 2023. Utiliser les données comportementales et distinctives des étudiants est-il un moyen de mieux répondre à leurs attentes ? « Le Big Data peut également être utile pour améliorer les résultats des élèves, lancer des programmes personnalisés pour chaque élève, ainsi que pour aider les enseignants à analyser le comportement des élèves de manière plus précise et plus détaillée », peut-on lire sur Moonpreneur.
« Oui mais » serait-on tenté de répondre, dans un monde où le sujet demeure très sensible. La Data collectée au niveau des universités serait probablement représentative d’une population relativement homogène, mais qu’en serait-il pour des écoles de commerce, d’ingénieurs, ou d’autres spécialités telles que la communication, le design ou encore l’hôtellerie ? L’analyse fine des données massives est encore en phase d’expérimentation. Pour autant, il nous semble que l’avenir des parcours d’apprentissage, leur pertinence comme leur adéquation au profil unique de chaque étudiant, dépend grandement de la qualité des informations personnelles recueillies et comparées aux observations ou critères de sélection retenus.
Le Big Data devrait nous permettre de flécher correctement les programmes et les parcours de tous les apprenants, à tout moment de leur vie.
A lire quelques articles évoquant des tendances 2023 qui figuraient déjà dans notre édition 2022, nous pourrions être rassurés sur la bonne vision des Robots et de Simone. Ce serait présomptueux et risqué tant notre monde bouge vite et fort.
Alors prenons rendez-vous dès maintenant pour évoquer ce qui changera demain !