Passionné d’entrepreneuriat, Alexandre Lect a créé edufactory en 2012, agence pionnière dans la conception et la création de formations digitales sur mesure, revendu au groupe Alten en 2023. Après 9 années d’expérience dans la EdTech, il cofonde edtake en 2020, le 1er Copilote IA pour créer des formations sur-mesure, destiné à tous les acteurs de la formation.

Les Robots : edtake est-elle l’avenir de la pédagogie ?

Alexandre Lect : edtake, c’est ce qui va aider à créer l’avenir de la pédagogie !

Je préfère dire ça et c’est d’ailleurs pour ça qu’on a choisi la terminologie « Copilote » pour les solutions edtake. Je suis ingénieur de formation. J’ai démarré ma carrière en finance et puis, j’ai créé ma première entreprise dans le secteur de la EdTech, qui s’appelle edufactory et qui est une agence de formation digitale.

Sur la partie technologique et pédagogique, étant ingénieur tous les deux, dès 2020, nous étions sur ces sujets là et nous avons voulu construire un outil IA natif.  Pour nous, il ne s’agit pas de « plugger de l’IA » à des outils existants mais de faire tout l’inverse. Il nous fallait réfléchir à la pédagogie de demain et bien entendu, se souvenir que la pédagogie est au service d’une cause : la montée en compétences des collaborateurs.

C’est ce que nous souhaitons adresser avec edtake : faire face à une accélération de l’obsolescence des compétences qui est constatée depuis les années quatre-vingts, d’après le rapport de l’OCDE. Or pour adresser ce sujet, il était impératif d’automatiser pas mal de choses.

Les Robots : Créer des contenus de cours, un parcours pédagogique avec edtake et donc avec l’IA, est-ce aussi facile que ça ?

Alexandre Lect : Aujourd’hui, il ne s’agit pas de savoir si l’on adopte l’IA, mais plutôt de comment on l’adopte.

Et la question, justement de la prise en main, c’est quelque chose qui a été très clairement rendu facile par le marché, avec des produits qui ont été créés autour de l’IA et qui ont été faits pour qu’il y ait une adoption très forte. L’usage est rendu facile et il n’est pas nécessaire d’être formé sur des solutions comme edtake. On travaille sur du langage naturel et avec une interface ultra simple par itération pour permettre une prise en main extrêmement rapide.

Les Robots : Qui sont ces établissements novateurs et avez-vous d’autres clients ?

Alexandre Lect : Aujourd’hui, on a 3 grandes catégories d’utilisateurs sur les 130 clients :

  • les départements formation des entreprises, vraiment du pur corporate,
  • des organismes de formation,
  • les établissements d’enseignement, dont les écoles de type Business School, les Universités…

avec une répartition de 1/3 sur chacune des catégories.

Il y a beaucoup de cas d’usage, et ce qui est intéressant, c’est qu’en règle générale, les clients peuvent déployer tout de suite avec plusieurs dizaines de licences dans l’établissement.

Dans la plupart des cas, et même si l’on commercialise des offres mensuelles, on a 96% d’abonnements annuels, avec des clients qui, au départ, prennent une ou 2 licences. Par la suite, ils augmentent le nombre de licences régulièrement en s’appuyant sur des pilotes avec 2 ou 3 personnes qui font la prise en main et montrent aux autres comment utiliser la solution.

Les Robots : On comprend que l’adoption initiale est la clé du succès d’edtake. Mais comment abordez-vous la question de la sécurité ?

Alexandre Lect : D’abord, je souhaite rappeler que c’est un produit qui a été créé par et pour ses utilisateurs.

Lorsqu’on était on brainstorm initial, on a embarqué des dizaines d’utilisateurs dans les 3 catégories décrites plus tôt et quand on a eu le premier MVP, le premier produit testable, il est passé dans les mains de plein d’utilisateurs. Encore aujourd’hui 100% de notre road map est dictée par les utilisateurs.

Le sujet de la sécurité a été central dès le début et on n’a même pas eu besoin de le faire tester ou de poser la question. Pour nous, ça a été validé, évidemment à l’unanimité, mais si on veut que des utilisateurs puissent déposer des documents, la sécurité est par essence, stratégique pour l’établissement.

Il fallait que tout soit sécurisé, donc on a fait des choix éthiques et de sécurité, très très forts.

Depuis le début, nous avons choisi que les documents soient stockés sur des serveurs locaux français dédiés sécurisés sur lesquels il n’y a pas de remontée d’information. Ainsi, on n’entraîne pas les LLM avec les documents de nos clients et sur des modèles en plus qui sont des modèles français pour ceux qui s’occupent de la vectorisation des documents.

On ne peut pas être plus sécurisé. Ce qui nous explique qu’aujourd’hui, nous avons comme client le Ministère des armées, le commissariat de l’énergie atomique ou la Marine Nationale, justement parce qu’on a cette démarche ultra sécurisée.

Les Robots : Vous avez donné rendez-vous à vos clients, à vos prospects, sur Learning Tech et au BETT. Est-ce que vous allez faire des révélations, ou annoncer des nouveaux produits ?

Alexandre Lect : Oui, il y a une énorme annonce que nous avons commencé à faire sur les réseaux depuis quelques jours, sur lequel on laisse le suspense jusqu’à Learning Tech. Les bêta-testeurs et nos clients actuels sont au courant puisqu’ils ont déjà vu en fait ce qui va être mis entre leurs mains.

Concrètement, on est très fiers de pouvoir dire à nos clients : vous nous avez même aidé à construire ces solutions, vous les aurez dans les mains.

Les Robots : Qu’est-ce que vous diriez aujourd’hui à une université ou une grande école qui hésite encore, pour la convaincre d’adopter edtake ?

Alexandre Lect : On a permis à des universités et à des établissements d’enseignement supérieur de faire face à des challenges qui semblaient être insurmontables préalablement, dans un monde qui change aussi rapidement. On est leur meilleur allié en réalité, avec la démarche la plus éthique, la plus responsable et la plus engagée.

Moi ce que j’ai envie de leur dire c’est, venez voir ce qu’on a fait.

Rendez-vous pour une belle conférence qu’on donne à Learning Tech. Ce sera le jeudi matin, avec le EM Normandie qui a, de sa propre volonté, décidé de partager toute sa stratégie technologique et qui va montrer l’infrastructure et les choix qu’ils ont faits et ce que ça leur a permis de réaliser.

Les Robots : Est-ce qu’il y a un domaine qui est particulièrement en avance dans l’usage ?

Alexandre Lects : Avant de prendre des exemples je dirais que c’est un phénomène global.

Néanmoins, je pense que la médecine ou la défense sont des secteurs qui, par définition, ont été en avance sur ces sujets. Cela dit, il faut dissocier en fait le métier et les actions métiers et le département formation de ces établissements, c’est très différent.

Pour avoir eu rendez-vous pas plus tard avec la semaine dernière avec un très gros CHU en France, ils nous ont tenu exactement ce discours. Entre la tech qu’ils ont dans les mains au bloc ou dans les services de radiologie, et ce que nous on a au service formation, il y a 2 mondes. Parfois il y a un décalage qui est plus grand de par les adoptions métiers qu’ils ont déjà et les applicatifs métiers.

Les Robots : Nous avons tous accepté l’idée d’être assisté par la technologie et par l’IA. Est-ce que ce changement peut attirer des jeunes pour venir enseigner d’une autre façon ?

Alexandre Lect : Je pense que c’est déjà le cas aujourd’hui. En fait, ce qu’on voit, c’est une explosion des communautés apprenantes.

Dans l’environnement traditionnel des communautés de partage de bonnes pratiques sur n’importe quel type de métier, il y a énormément d’applications, de sites internet, de réseaux, de communautés qui sont lancés. Alors que dans un système plus proche de celui des influenceurs, on affirmera directement : « je suis quelqu’un d’extrêmement fort en cybersécurité » ou « je suis très bon en vente » et on créera une communauté à partir de contenus très courts, très formatés.

Nous assistons de plus en plus au développement de ces nouvelles communautés, et on l’espère évidemment, grâce à des outils comme le nôtre. Nous apportons la capacité d’ajouter une couche pédagogique sur des contenus qui sont très attrayants, qui sont très intéressants, qui sont très riches, mais qui ont la nécessité d’avoir une couche de pédagogie, ce qui n’est pas forcément le point fort des plateformes sociales.

Donc je pense, c’est déjà en marche et que grâce à ces technologies, on va leur faciliter la vie.

Les Robots : Merci Alexandre !

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