Nanook T. Blubber, co-fondateur et CEO de Inuitoo, La EdTech qui développe des casques qui traduisent instantanément l’Inuit, la langue manchot et la langue baleine
Les Robots : Pourquoi un casque audio est-il indispensable au Groënland ?
Nanook T. Blubber : Au Groenland, un casque Inuitoo ne relève pas du simple confort, mais d’une nécessité absolue. Imaginez-vous perdu au milieu d’une étendue glacée, entouré de manchots qui discutent bruyamment, d’une baleine à bosse qui fredonne un chant millénaire et d’un chasseur inuit qui vous donne des indications sur la direction du prochain village. Sans notre technologie, impossible de suivre la conversation.
Notre casque Inuitoo permet une traduction instantanée entre l’inuit, la langue manchot et la langue baleine, offrant ainsi une communication fluide dans cet écosystème unique. Grâce à une combinaison d’intelligence artificielle et de modélisation acoustique, il capte, analyse et retranscrit en temps réel les subtilités de chaque langage. L’inuit étant une langue polysynthétique complexe, nos algorithmes décomposent ses longues structures verbales pour les rendre accessibles à tous. La langue manchot, quant à elle, repose sur des variations sonores et posturales que notre casque interprète grâce à des capteurs de mouvements intégrés. Enfin, la langue baleine, riche en infra-sons et en séquences mélodiques, est traduite en messages intelligibles, permettant des discussions profondes sur la migration des krills ou l’impact du changement climatique.
Que vous soyez explorateur, scientifique ou simple curieux, un casque Inuitoo est la clé pour enfin comprendre et échanger avec les véritables habitants des pôles. Après tout, pourquoi se contenter de parler à des humains quand on peut discuter philosophie avec une baleine à bosse ?
Les Robots : L’inuit est-elle une langue surgelée ?
Nanook T. Blubber : C’est une question qui revient souvent, et nous tenons à dissiper un malentendu : non, l’inuit n’est pas une langue surgelée. Elle ne craque pas sous la dent, ne fond pas au soleil et ne se conserve pas uniquement en dessous de -18°C.
En réalité, l’inuit est une langue incroyablement vivante et flexible, capable de s’adapter aux conditions extrêmes comme aucun autre langage. Contrairement aux idées reçues, elle n’est pas figée dans un bloc de glace depuis des siècles. Au contraire, elle évolue constamment, intégrant de nouveaux mots pour refléter les réalités modernes, comme qarasaujaq (ordinateur) ou kaffemik (l’art de boire du café en bonne compagnie, une nécessité absolue en hiver).
Mais nous comprenons d’où vient cette confusion. Il est vrai que l’inuit est une langue façonnée par le froid, avec un vocabulaire exceptionnellement riche pour décrire la neige et la glace. Selon nos recherches, il existe autant de mots pour « neige » en inuit que de manières d’éviter de payer une tournée dans un bar parisien. Mais cela ne signifie pas qu’elle est statique.
En revanche, nous avons noté un léger effet secondaire avec notre casque de traduction : lorsqu’il fait trop froid, certaines phrases complexes peuvent mettre un peu plus de temps à se charger. Rien d’inquiétant, mais il faut parfois patienter une demi-seconde avant que la traduction d’un long discours n’arrive. Comme on dit là-bas : Aullaquuq – « Ça va passer ! »
Les Robots : La langue manchot semble particulièrement complexe. Quels ont été les défis de traduction ?
Nanook T. Blubber : Ah, la langue manchot ! Un casse-tête linguistique digne des plus grands cryptologues. Si l’inuit nous a posé des défis fascinants, le manchot nous a tout simplement donné des sueurs froides – et pas seulement à cause du climat.
Tout d’abord, le principal défi réside dans le fait que la communication chez les manchots est essentiellement non verbale. Bien qu’ils émettent une large gamme de sons, allant des sifflements aux bruits de gorge profonds, leur véritable langage passe par des mouvements subtils du cou, des battements d’ailes et même des inclinaisons de tête. Traduire cela en langage humain demande donc bien plus qu’un simple capteur sonore. Nous avons dû développer un algorithme combinant reconnaissance visuelle et audio pour interpréter chaque variation de posture et la retranscrire avec précision.
Ensuite, il y a la complexité des dialectes. Chaque espèce de manchot possède ses propres codes linguistiques, et même au sein d’une même colonie, on peut observer des nuances régionales. Par exemple, les manchots Adélie ont une prononciation plus rapide et nerveuse, tandis que les manchots empereurs privilégient des sons plus graves et plus posés. Cette diversité nous a obligés à entraîner nos modèles IA sur des milliers d’heures d’enregistrements capturés sur la banquise, et à affiner nos algorithmes pour distinguer un cri d’alerte d’un simple « salut, comment ça va ? ».
Enfin, il y a le défi du contexte. Le langage manchot est étroitement lié à leur environnement et à leur mode de vie. Un même cri peut signifier « danger » s’il est émis près d’un prédateur, mais simplement « hé, pousse-toi de mon caillou » dans une situation plus paisible. Notre technologie a donc dû intégrer un module d’analyse comportementale en temps réel, permettant d’ajuster la traduction en fonction des interactions observées.
Nous avons eu quelques ratés au début, notamment lorsqu’un utilisateur a involontairement proposé à un manchot empereur de partager sa glace (une grave erreur diplomatique dans la culture manchot), mais aujourd’hui, nous sommes fiers de dire que notre système est capable de traduire avec une précision de 92% les conversations entre humains et manchots.
À terme, nous espérons affiner encore plus cette technologie et permettre aux utilisateurs d’engager de véritables dialogues interespèces. Qui sait, peut-être que dans quelques années, nous verrons des conférences TEDx co-animées par des chercheurs et des manchots !
Les Robots : Merci Nanook pour cette interview fascinante. Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Nanook T. Blubber : « Prrrraaaawwwouuuit » – ce qui, en manchot, signifie « Soyez curieux et n’oubliez jamais de prendre des nouvelles de vos amis cétacés ! »… Précision : en manchot septentrional ! parce qu’en manchot du sud, ce serait « le sage passe toujours entre les mailles du filet”
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